Etre Humain...
Silence on tourne..
NOM : Khadija.
Age : 32 ans.
Situation familiale : divorcée avec un enfant.
Profession : infirmière.
NOM : Halima
Age : 27 ans.
Situation familiale : divorcée avec un enfant.
Profession : sans.
Scène
n°1 : khadija prend le bus pour à l’hôpital où elle travaille. Elle
pense à tous les problèmes qu’elle a avec son mari, elle est triste,
elle en veut à tout le monde, même au contrôleur du bus…elle pense à
son enfant qui doit subir les conséquences d’une relation qui a échoué,
elle pense à l’avocat qui attend ses 5000 Dhs, elle pense à son hernie
discale qui la prive de sommeil. Elle pense à toute cette injustice,
elle pense aux médicaments qu’elle doit débrouiller pour sa mère
diabétique et hypertendue, elle pense à sa voisine qui n’arrête pas de
faire allusion à son ex-mari qui l’a trahie. Elle pense au loyer, aux
frais des cours supplémentaires de son fils, elle pense à la facture
d’eau, elle pense au plombier qu’elle doit appeler. Le bus arrive à
l’hôpital. Khadija descend. Il est 9h du matin.
Scène n°2 :
Service de pédiatrie dans un hôpital public. Halima est alarmée. Son
bébé a saigné, il est pâle. Elle ne sait pas ce qu’il a. Il ne la
reconnaît plus, il ne tête plus.
Ça fait deux jours qu’elle n’a
pas dormi. Elle n’avait pas les moyens d’amener son fils à l’hôpital.
Elle a dû prendre de l’argent de chez sa voisine pour prendre un car,
un grand taxi puis un petit taxi et arriver à l’hôpital. Elle ne
comprend rien au circuit de l’hôpital, elle ne sait pas lire. Elle a
peur de perdre son gosse, son seul espoir. Elle est en larmes.
Elle
attend. Son fils vomit encore du sang. Il est prostré. Il va mal. Elle
s’inquiète. Elle pleure. Personne ne lui parle. Elle attend son tour.
Le médecin sort, puis revient. Il fait rentrer un délégué médical. Il
fait rentrer le deuxième délégué médical. Il voit le fils de Halima. La
sentence de l’hospitalisation tombe. Elle s’effondre. Il est 15h.
Scène
n°3 : il est 17h. khadija râle. Trop de travail au service. Elle en a
marre. Elle gueule sur les malades. Elle gueule sur tout ce qui bouge.
Elle gronde Halima. Halima pleure. Khadija lui crie dessus, lui demande
de se la fermer. Le fils à Halima pleure. Khadija refuse de lui prendre
une voie veineuse parce qu’elle est la seule à travailler et parce
qu’elle est malade et parce qu’il est 17h et que ce malade doit
attendre l’équipe du soir pour qu’ils le prennent en charge. Khadija
est fatiguée de travailler toute journée. Il y’a eu beaucoup de
malades, elle verse sa colère sur Halima, qui elle, vient pour la
première fois à l’hôpital.
Le fils de Halima est pâle. Il a
besoin d’une transfusion. Khadija refuse de le transfuser. Il faut
attendre l’équipe de garde. Il est déjà 17h45. Khadija sort de
l’hôpital.
L’infirmière du soir arrive à 18h23. Elle a raté le bus.
Le fils de Halima est décédé à 18h00.
Ces
scènes font partie du quotidien de l’hôpital. Les infirmières et même
les médecins oublient que les malades n’ont pas choisi de venir à
l’hôpital, et qu’ils ne sont pas là que pour les faire chier. Les
malades sont là, parce qu’ils ont besoin de soins.
Scènes d’un jour, scènes de tous les jours. C’est malheureux.
P.S: Manal m'en avait parlé. Je pensais que le bébé serait toujours en vie. Mais le destin en a voulu autrement.
Ce post crie haut et fort une chose: La médecine au Maroc a perdu son âme sensible.
Il ne faut pas oublier que être médecin c'est avant tout être HUMAIN...